Parce qu’être mère, c’est aussi traverser des tempêtes qu’on n’avait pas prévues…
Le regret maternel n’est pas une monstruosité, c’est un cri du cœur face à un tsunami de changements. De nombreuses mères vivent des émotions contradictoires après l’arrivée d’un deuxième enfant. Ces sentiments ne définissent pas votre amour, mais révèlent l’écart entre ce qu’on vous a promis (“la famille parfaite”) et la réalité épuisante du quotidien.
Ici, pas de leçons ni de remèdes miracles mais simplement un espace pour déposer votre fardeau, respirer, et reprendre espoir…
1. “Pourquoi est-ce que je ressens ça ?” → Décoder la tempête intérieure
Quand le cerveau dit “stop” à force de donner sans compter
Imaginez un arbre généreux qui, après avoir nourri un premier fruit avec amour, se voit soudain chargé d’un deuxième, sans eau ni repos. Le regret maternel est ce craquement silencieux de l’écorce, ce signal que la sève ne suffit plus. Loin d’être une faute, c’est le cri d’un cœur qui donne sans compter dans un quotidien étouffant. Ces émotions ne disent pas votre incapacité à aimer, mais l’écrasante réalité de devoir tout partager : votre temps, votre corps, votre identité. Explorons ensemble ces racines invisibles, sans juger la fatigue de l’arbre.
Les mécanismes sous-jacents :
- Le piège de la charge mentale : Gérer deux enfants demande une énergie constante, laissant peu de place à l’instinct maternel.
- Le deuil du “moi” parental : Avec le premier enfant, vous étiez “maman”. Le deuxième vous transforme en “chef d’orchestre”.
- L’effet cumulatif du stress : La fatigue extrême peut engourdir les émotions, même les plus belles.
2. “Ces émotions me font peur” → Accueillir le chaos sans se perdre
Quand culpabilité, colère et tristesse dansent ensemble.
Culpabilité, colère, tristesse… Ces vagues qui déferlent en vous ne sont pas une marée noire. Elles ressemblent plutôt à ces orages d’été qui nettoient l’air avant l’apaisement. Oui, ces émotions vous effraient, parce que vous craignez de blesser, de mal faire, de ne plus reconnaître la mère que vous étiez. Pourtant, chaque vague porte un message : votre besoin de réconfort, votre désir de retrouver un équilibre, votre courage de regarder en face ce qui vous terrifie. Prenons le temps de déplier ces sentiments un à un, comme on dénouerait délicatement un fil emmêlé.
Les visages du regret :
- “Je l’aime, mais je regrette sa présence” → Un conflit intérieur déchirant mais courant.
- La colère rentrée : Une réaction saine face à la perte de contrôle.
- “Et si je ne l’aimais jamais assez ?” → Une peur qui révèle votre profond désir de bien faire.
3. “Comment retrouver la lumière ?” → 7 Ancrages pour se reconstruire
Pas des “conseils”, mais des bouées de sauvetage
Vous êtes là, épuisée mais déterminée, cherchant des prises dans ce brouillard. Ces ancrages ne sont pas des solutions magiques, juste des mains tendues pour vous aider à gravir la pente, une étape après l’autre. Certains seront des cailloux glissants, d’autres des racines solides. L’important ? Avancer sans exiger de vous une force surhumaine. Parce que même les plus petits pas, quand on porte un tel fardeau, méritent des applaudissements.
- Nommer l’indicible
→ Écrire “Je regrette ET je suis une bonne mère” sur un miroir. Les mots libèrent. - Redéfinir la “maman suffisamment bonne”
→ Oubliez les photos parfaites : un câlin, un repas simple, un sourire comptent plus qu’un quotidien idéalisé. - Retrouver des moments en solo avec l’aîné
→ Une histoire, un jeu de 10 minutes : ces instants recousent le lien en douceur. - Déléguer pour respirer
→ Confiez une tâche (ménage, courses) à un proche. Ces 2h gagnées sont un bol d’air. - Créer un rituel unique avec le deuxième
→ Un bisou sur le ventre en changeant la couche, une chanson murmurée… Ces micro-gestes tissent l’amour. - Trouver des alliés bienveillants
→ Groupes de parole, amie de confiance, ou thérapeute : parlez sans crainte d’être jugée. - Se projeter sans pression
→ Demandez-vous : “Qu’est-ce qui me ferait du bien maintenant ? Un bain ? Un café chaud ?” Le reste peut attendre.
4. “Et si ça ne passe pas ?” → Quand le regret persiste
Un chemin vers la paix intérieure, pas une course.
Et si cette tempête durait plus longtemps que prévu ? Si chaque matin apportait la même vague amère ? Sachez ceci : certaines pluies lavent lentement, grain après grain, les pierres du chemin. Votre persistance à chercher des solutions n’est pas un échec, c’est la preuve que vous refusez de laisser ce regret définir votre histoire. Parlons de ces sentiers moins évidents, de ces compagnons de route (thérapeutes, groupes de parole, créativité) qui peuvent vous aider à transformer cette boue en terre fertile.
Approches validées :
- Thérapie systémique familiale : Pour rééquilibrer les dynamiques de couple/fratrie.
- Ateliers d’art-thérapie : Exprimer l’indictable par le corps/la création (efficacité prouvée dans le traitement du trauma maternel).
- Groupes de parole “sans filtre” : Comme ceux organisés par l’Association Maman Blues, lieux sacrés où le tabou n’existe pas.
Votre histoire mérite d’être entendue, pas jugée
- Vous n’êtes pas un monstre : Ces regrets disent votre humanité, pas votre incapacité à aimer.
- C’est souvent temporaire : Beaucoup de mères rapportent un soulagement après les 2-3 premières années.
- Le bonheur familial prend mille formes : Une fratrie n’est pas toujours idyllique, mais elle forge des liens uniques.
Enfin…
“Accueillir ces émotions, c’est déjà aimer ses enfants. Parce qu’on lutte pour ne pas les laisser grandir dans l’ombre d’une mère brisée.”


